La vidéo du workshop pour des pratiques plus inclusives est en ligne!
Professionnel·les de la santé et du social à Bruxelles, le 12e workshop de la série « Clés pour des pratiques plus inclusives », organisé en collaboration avec BruZEL, est désormais disponible en ligne.
En rassemblant des intervenant·es de terrain, Stapsteen et le programme Miriam, l’objectif de ce webinaire était d’explorer ensemble – à partir de leur pratique – les difficultés de ces familles, comment en tenir compte et donner des pistes d’adaptation et outils pratiques dont les services pourraient se saisir pour mieux accompagner les familles monoparentales.
En quelques mots, voici les éléments à épingler:
En 2023, environ 10% des ménages belges étaient monoparentaux, et dans 80% des cas, ces familles sont dirigées par des femmes, souvent dans des conditions extrêmement précaires. Il est alarmant de constater que 25% des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté, comparé à moins de 10% pour les familles biparentales avec deux enfants.
Adopter un regard intersectoriel est primordial car ces familles sont souvent confrontées à une accumulation de discriminations (racisme, statut sans-papiers, jeune âge, handicap, faible niveau d’éducation), qui se renforcent mutuellement et complexifient leurs parcours.
Des pistes concrètes ont été présentées:
– Adopter une méthodologie d’« aller vers », à la fois physiquement (visites à domicile, permanences dans les écoles) et symboliquement (en utilisant des ambassadrices ayant vécu le programme) pour réduire les barrières entre l’institution et le public.
– Adapter les services aux réalités des familles : horaires flexibles (éviter les rendez-vous pendant les heures d’école), langage clair et respectueux, format adaptable (autoriser les enfants lors des entretiens en raison de l’absence de solutions de garde)
– Adopter une approche non punitive face aux annulations de dernière minute
– Nommer les discriminations pour que les personnes se sentent reconnues et comprises
– Éviter les solutions toutes faites, en prenant en compte la situation globale et les besoins exprimés par les personnes, même si cela signifie commencer par des besoins en apparence « moins prioritaires » comme le repos ou la confiance en soi.
– Pratiquer une écoute active et respecter le rythme de la personne.
– Favoriser les initiatives collectives, comme le « moedergroep » (groupe de mères), pour créer du lien, permettre aux mères de penser à elles en tant que femmes
– Favoriser l’échange d’expériences et le soutien mutuel.
L’ensemble des intervenant·es insiste sur l’importance du travail collaboratif entre professionnel·les. Organiser des réunions intersectorielles en incluant les personnes concernées en tant qu’expertes de leur propre parcours est essentiel pour éviter que les bénéficiaires ne répètent constamment leur histoire. Il est également préconisé d’accompagner physiquement les personnes vers d’autres services ou de les aider à prendre contact, plutôt que de simplement leur donner un numéro, car cette première étape est souvent la plus difficile pour les publics vulnérables.
Le message clé est que l’inclusion ne consiste pas à intégrer quelqu’un dans un cadre rigide, mais à adapter ce cadre à la diversité des vies.