Bien qu’elle diminue au fil des années, la consommation tabagique concerne encore une personne sur cinq à Bruxelles. Cette consommation est en réalité très inégale dans la population et épargne grandement les personnes à très haut niveau d’éducation. Vu les risques que le tabagisme, tant actif que passif, représente pour la santé, celui-ci reste une source considérable d’inégalités sociales de santé.
Pour agir sur cette problématique, la Belgique a instauré, en 2022, une stratégie interfédérale pour une génération sans tabac qui intègre des approches visant à atteindre les publics les plus concernés, notamment en agissant sur les milieux de vie et les dimensions sociales. De ce fait, le 31 décembre 2024, une extension de l’interdiction de fumer et des modifications législatives concernant les produits du tabac ont été instaurées en Belgique, telles que l’instauration d’un périmètre sans fumée aux abords des écoles, dans les plaines de jeux, les parcs d’attraction et sur les terrains de sport.
Vous retrouverez dans ce dossier thématique, dont les ressources sont déclinées par bassin d’aide et de soins, une série de recommandations et d’outils pour vous soutenir, professionnel·le social-santé, dans l’accompagnement de vos bénéficiaires face à cette problématique.
Quelques points d’attention
La lutte contre le tabagisme implique tant les démarches de sevrage tabagique chez les personnes qui fument que les mesures visant à dénormaliser la consommation dans les milieux de vie.
Le sevrage tabagique
- Un conseil spontané à la personne qui fume peut entraîner une motivation à l’arrêt. La plupart des personnes fumeuses ont l’intention d’arrêter… et attendent un déclencheur.
- Une fois le sevrage entamé, un accompagnement non stigmatisant, global et sur le long terme permet de maintenir le niveau de motivation et de prévenir le risque de rechutes.
- Au besoin, proposer le suivi avec un·e tabacologue agréé·e pour une approche psycho- comportementale globale au sevrage tabagique.
Mesures visant à dénormaliser le comportement tabagique
- Réduire l’exposition des personnes au tabac dans leur environnement, en diminuant la disponibilité de produits tabagiques et en interdisant la consommation de tabac dans certains milieux.
- Prévenir l’initiation du tabagisme chez les jeunes en sensibilisant à la question du tabagisme/vape et en renforçant leurs compétences psycho-sociales (gestion de stress, estime de soi, raisonnement critique, prise de décision).
- Favoriser des choix éclairés en proposant des outils de sensibilisation, d’orientation et d’animation adaptés aux spécificités des différents groupes ou communautés, ainsi qu’aux types de produits consommés.
Aides à l’arrêt du tabac
Les tabacologues qualifié·es aident de manière experte les candidat·es au sevrage tabagique. L’aide apportée aux personnes qui arrêtent de fumer contribue à la prévention nécessaire de la mortalité et de la morbidité liées au tabac. Ces professionnel·les sont répertorié·es sur :
- Le site de la VRGT : rookstop.vrgt.be/geregistreerde-tabakologen (NL)
- Le site du FARES : repertoire.fares.be (FR)
Il existe également d’autres aides à l’arrêt du tabac, dont le FARES propose un bref aperçu : Aides à l’arrêt — FARES asbl
Remboursements
En Région Bruxelloise, les mutualités interviennent dans les frais de consultation, à raison de 8 consultations sur une période de 2 ans chez un·e tabacologue reconnu·e:
- 30 € de remboursement pour la première consultation et 20 € pour les 7 consultations suivantes ;
- Pour les femmes enceintes, 30 € de remboursement à chaque consultation.
Certaines mutuelles proposent également des interventions complémentaires dans les différentes aides à l’arrêt du tabac.
Pour en savoir plus, veuillez consulter notre Focus ‘Accessibilité financières aux soins de santé’ ou vous adresser directement à la mutuelle de la personne.
A Bruxelles, la VRGT (Vereniging Respiratoire Gezondheid en Tuberculose), la FCC (Fondation Contre le Cancer ) et le FARES contribuent à la prévention de la consommation de tabac à travers la surveillance, les activités de socio-prophylaxie et l’information/sensibilisation des professionnel·les de la santé et du social.